♠ FLY ME TO THE MOON Siena.

HERE'S THE STORY

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CHAPTER I the guy she was always in love with..

C’était comme un retour dans le temps. Tout était si familier, c’était comme si on n’avait pas bougé les tables, pas changé les affiches au mur, que c’était les mêmes clients qui étaient assis au bar, trop occupés à noyer leur cœur en peine ou leur tourments dans le verre d’alcool qui était à leur main depuis deux ans. C’était comme s’ils n’étaient pas là. Comme s’ils faisaient partie du décor. Plus qu’un simple déjà-vu. C’était plus comme un rêve. Comme on si on me donnait la chance de revenir dans le temps, changer le cours de l’histoire. Pourtant, une chose avait changé : moi. Je n’étais plus la jeune fille naïve et idéaliste que j’étais il y a deux ans. J’avais grandit, mûrit. J’en savais plus sur la vie, sur l’amour. Sur la façon dont les hommes se comportent. Et j’en savais plus sur mon cœur, la façon dont il pouvait s’emporter, s’éprendre d’une personne après un regard, un sourire et un effluve d’après-rasage qui vient vous chatouiller les narines. Mon cœur s’était fait prendre au jeu, il s’était fait des illusions. Et on l’avait bien eu – on m’avait bien eu. Pourtant, je suis revenue ici, en me rappelant cette soirée, un peu comme si je cherchais à la revivre et à le revoir.

Je m’étais assise à une table, la même où l’on avait discuté il y avait de cela à peine plus de deux ans. Mon regard était planté sur la petite bougie qui se consumait alors que la flamme qui la faisait fondre lentement dansait. Je ne sais trop combien de temps je suis restée à fixer le centre de table, mais je sais ce qui me conduit à arrêter de le faire ; un raclement de gorge. J’ai levé les yeux et mon souffle s’est coupé. Il était là. Aussi charmant, aussi mystérieux et aussi indéniablement irrésistible qu’il l’avait été deux ans plus tôt. Il me regardait, un air amusé ou plutôt joueur à l’œil. Un large sourire plein de confiance aux lèvres, il devait se rappeler de moi. « Siena Calderini… » Avait-il dit sans aucune hésitation dans sa voix. « Tu as une bonne mémoire. Je croyais pas que les garçons avaient l’habitude de se rappeler des prénoms de leur coup d’un soir. » répondis-je en levant les yeux vers le ciel. Aucun amertume dans ma voix. En deux ans, mon cœur s’était remis de cette histoire, il en était sorti plus fort. « Tu as raison, mais il y a toujours quelques unes qui sont marquantes et qu’on ne parvient pas à oublier. Ou à chasser de nos pensées. » Sa main trouva rapidement la mienne, sur la table. Son odeur se fraya un chemin jusqu’à mon nez. Cette même odeur qui m’avait fait perdre la tête. Elle avait toujours le même effet sur moi. Tout c’était passé si rapidement à cet instant, on avait brisé la glace. On avait rit, on avait parlé, on avait appris à se connaître, se racontant nos vies qui ne faisaient que commencer, parlant de nos passions, de nos rêves. Il s’était penché vers moi, par-dessus la table. C’était le moment, m’étais-je dis. On allait s’embrasser, j’allais tromper mon petit ami. Mes yeux s’étaient machinalement fermés. Aucun baiser. J’ouvris les yeux et Lysander replaça une mèche rebelle derrière mon oreille, comme Navid le faisait souvent. Pourtant, un courant électrique était passé dans mon corps, ébranlant chacun de mes membres, réveillant tous mes sens. Le geste était le même, mais la façon dont ses doigts frôlaient délibérément la peau de mon cou, le long de ma mâchoire, mes lèvres, … Ne répondant plus à ma raison, j’ai éliminé la distance qui nous séparait en plantant mes lèvres fermement sur les siennes. Il répondit rapidement. Une faction de seconde plus tard, il était partout ; ses lèvres sur les miennes, une main dans mes cheveux et l’autre dans le bas de mon dos. Je me séparais de lui, à bout de souffle, le temps de demander ; « Tu habites toujours près d’ici ? »

Chacun de ses touchés me paralysait et chacun de ses baisers me ramenait à la vie. Peut-être était à cause de son parfum qui était imprégné sur chacun des tissus de son lit, mais durant ces heures passées avec lui plus rien n’existait excepté nous deux. Je n’avais plus de petit ami qui devait être mort d’inquiétude à notre appartement, plus de travaux à remettre le lendemain, plus rien. Je m’étais endormie avec lui, nos corps nus étreints. Son souffle sur mes cheveux. Je m’étais réveillée en sursaut ce matin là. La réalité me frappant de plein fouet. J’étais couchée, nue, dans le lit d’un d’autre avec cet autre en question. Je me suis défait de son étreinte. Rapidement, j’ai enfilé les vêtements que je portais la veille et, mon sac et mes chaussures à la main, je suis sortie de la chambre sans jeter un coup d’œil derrière mon épaule. J’ai cherché mon portable tout en marchant vers la porte, composant rapidement le numéro de mon petit ami, top occupée pour entendre les bruits de pas qui se rapprochaient de moi. J’ouvris la porte et elle se referma aussitôt, mon portable contre mon oreille, j’ai dirigé mon regard vers la porte ; une main y était posée. Tout comme de l’autre coté de ma tête, contre le mur. Je me suis retournée et nos corps étaient presque pressés l’un contre l’autre. Il me regardait avec cet air amusé alors que la voix de Navid se fit entendre à l’autre bout du fils. « Siena ! » s’est-il exclamé. Probablement inquiet de ma disparition d’une nuit. Paniquée, j’ai mis fin à la communication sans dire un mot. Tout comme Lysander qui se contentait de me fixer. « Dis-moi, Siena, est-ce que j’étais uniquement un coup d’un soir ? » finit-il par demander, brisant ce silence alors qu’il me tenait toujours prisonnière entre ses deux bras, citant à la perfection ce que je lui avais demandé deux ans et quelques quatre mois auparavant. La seule réponse que je lui ai offerte a été de presser le bouton 'ignorer' de mon cellulaire faisant ainsi taire la sonnerie réservée aux appels de Navid juste avant de l'embrasser et de filer lorsqu'il fut contenté de ma ... réponse.

Quelques secondes plus tard, la porte de son appartement s'ouvrit. Un air différent sur son visage, un air que je ne lui connaissais pas. « Je veux juste que tu saches que je suis désolé pour ce que je t'ai fait la première fois ... Je ... » Il fut coupé par la sonnerie de mon téléphone - encore une fois. J'ai plongé ma main dans mon sac pour le récupérer, prête à répondre à Navid, et juste avant de disparaître dans la cage d'escalier, je lui ai offert un sourire. Un sourire qui voulait tout dire. A la fois que je lui pardonnais, mais aussi que cette histoire était loin d'être terminée.


CHAPTER II the guy she doesn't deserve.

J’hésitais, devant la porte d’entrée de notre appartement. Les remords me rongeaient, mais je ne pouvais plus me contrôler. Je n’arrivais plus à avoir le dessus sur mon cœur et mes pulsions. Chaque fois, je le regrettais, je me promettais de ne plus le revoir, de ne plus penser à lui chaque instant où je fermais les yeux, où je me laissais aller à des rêveries. Mais je restais faible, de plus en plus faible. J’attendais ses appels avec impatience et, une fois la communication rompue, j’étais en colère de lui avoir parlé. En colère d’être infidèle. Je fixais la porte, effrayée de ce qui pouvait se trouver de l’autre côté. « Ça va aller, Siena. Ça va aller. » Me répétais-je à voix basse, en un seul souffle à peine audible, alors que je passais mes mains nerveusement dans ma chevelure. Mon pouce traçait le contour de mes lèvres, essuyant des traces de rouge à lèvre qui n’étaient déjà plus là. J’étais paranoïaque quand je devrais rentrer chez moi. J’étais coupable, totalement, et j’avais peur qu’on le découvre. Je cachais les preuves ; mes cheveux en broussaille étaient replacés avec soin, mon maquillage était remis en place et mon parfum fraichement appliqué camouflait l’odeur de celui qui avait volé mon cœur et qui volait ma raison qui traînait sur mon coup, sur mes vêtements. Je pris une dernière inspiration, profonde, pour me créer un peu de courage et je suis entrée.

Il était là, dos à moi, penché devant la table basse de ce qui nous serait de salon. Probablement concentré sur un devoir. Cette vue m’arracha un sourire des lèvres et je n’avais qu’une seule envie : me blottir contre son dos, entourant son torse de mes bras et pleurer. Pleurer en lui disant que j’étais désolée, qu’il ne me méritait pas. Que j’étais un monstre. La porte qui claqua légèrement derrière moi attira son attention et il tourna la tête dans ma direction, un large sourire aux lèvres, qui envoya directement une bague de chaleur sur mon âme, comme un baume pour mon cœur en peine. Il déposa ce qu’il avait en main et se dirigea vers moi. Toujours ce même sourire aux lèvres. Un sourire qui, plus il s’approchait de moi, me crevait le cœur. « Est-ce que ça va, ma belle ? » me demanda-t-il, sa voix remplie d’inquiétude alors que ses sourcils se fronçaient légèrement. Il passa une main dans mes cheveux, replaçant une mèche rebelle, comme il avait l’habitude de le faire – la plupart du temps, avec ce simple geste, il déplaçait plusieurs autres mèches, mais l’attention me faisait sourire chaque fois. « Oui, bien sûr. Pourquoi ça n’irait pas ? » ais-je dis, suivi d’un rictus nerveux. Il ouvrait la bouche, probablement pour me dire que j’agissais étrangement alors, sur la pointe des pieds, j’ai capturé ses lèvres des miennes. Dans un baiser long, passionné. Il sourit, une lueur nouvelle à l’œil. Plus d’inquiétudes. Il baissa les yeux vers mon cou et ses sourcils se fronçaient de nouveau. « Ta chaine… où est-elle ? » dit-il, en tendant une main vers mon cou, traçant de son index l’endroit où le délicat bijou se trouverait normalement. Une vague de panique s’empara de moi. Rapidement, j’ai plongé ma main dans la poche de mon jeans, saisissant le bijou subtilement. Les mains derrière le dos, je tirais aussi fort que je le pouvais pour le briser. « Je… Je l’ai brisée, Navid. Je suis désolée, j’avais trop honte pour te le dire, je voulais l’amener chez un bijoutier, pour qu’on la répare... Je suis désolée. » La chaine céda et je ne pu retenir plus longtemps les larmes qui obstruaient ma vision, elles qui rendaiennt ce visage que je ne pouvais supporter regarder flou. C’était rassurant à quelque part. Je pouvais lui mentir, briser son cadeau, sans le regarder directement en face. Maintenant que les larmes ruisselaient le long de mes joues, je ne pouvais plus me cacher. Il était là, devant moi. Un air difficile à décrire au visage. De la colère, peut-être. Plus de la déception et ça c’était bien pire que de la colère. Il sourit, tout de même, en prenant dans ses mains les miennes que je lui montrais alors qu’elles tenaient ce qui restait de la chaine qu'il m'avait offerte pour notre anniversaire d'un an. Il laissa ses mains réchauffer les miennes quelques secondes avant de prendre le bijou pour constater les dégâts. Il y avait cette incompréhension dans le regard, comment la chaine avait-elle pu se briser comme ça ? « Ne t’inquiètes de ça, Siena. Je vais m’en charger. » J’aurais tant aimé qu’il hurle, qu’il m’accuse de l’avoir brisé, qu’un bijou de qualité ne casse pas de cette façon sans qu’on tire dessus avec force. Mais il était trop gentil et c’est ce qui me poussait à me détester de m’abandonner dans les bras d’un autre. D’aimer un autre alors que lui m’offrait tout l’amour dont une femme a besoin.

Il me saisi la main et, avec un sourire malicieux aux lèvres, m’attira jusqu’à notre chambre. Là où étaient réunis deux ans de souvenirs. D’abord quand je venais lui rendre visite et ensuite quand cet appartement devint aussi mon ‘chez moi’, après que Navid m’ait demandé d’emménager. Ses lèvres collées au mienne, il nous guidait machinalement vers le lit – sur lequel nous sommes tombés une fois arrivés à destination, lui par-dessus moi. Il me touchait toujours avec tant de délicatesse, de tendresse que je ne savais jamais si ses doigts étaient réellement sur ma peau où si c’était mon cerveau qui imaginait cette sensation de frôlement. Il se penchait vers moi, chuchotant à mon oreille : « je t’aime, Siena. ». Je fis un effort pour le regarder dans les yeux, soutenir son regard sans broncher. Un effort surhumain. « … je t’aime ». Et je dû me mordre la lèvre inférieure pour retenir le nom qui ne demandait qu’à s'échapper de mes lèvres : Lysander. J’étais follement et éperdument amoureuse de Lysander. Depuis deux ans, depuis toujours. Et il me souriait, complètement ignorant au fait que chacune des fois que ses lèvres me touchaient, je fermais les yeux en imaginant embrasser un autre.