ADALYN ▬ my heart is torn just in knowing you'll someday see the truth from lies

HERE'S THE STORY

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Tu m'as fait un mal de chien. Je te jure, je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie. J'ai cru que j'allais mourir pendant ce calvaire que tu m'as imposé. Quand on t'a déposée dans mes bras pour la première fois, je ne croyais pas que je pourrais t'aimer autant, Romie. Dès que j'ai vu mes yeux dans les tiens, dès que j'ai vu quelle répliqué de moi tu étais, j'ai compris que personne ne pourrait jamais t'aimer plus que je ne le ferais. Dès qu'on t'a mise dans mes bras Romie, je t'ai aimé à en perdre la tête. Sache qu'aucune femme ne veut souffrir comme on souffre pendant un accouchement. Personne ne veut savoir que son vagin peut prendre jusqu'à dix centimètres de diamètre, pas plus que l'on veut sentir sa paroi se déchirer parce que, malheureusement, son bébé a une trop grosse tête. Tu as été d'abord une erreur dans ma vie, ma chérie. Tu t'es mise sur mon parcours alors que je m'y attendais pas du tout. Ensuite, tu es devenue la source de mes kilos en trop et bien vite, je t'en ai voulu pour m'obliger à acheter des pantalons qui faisaient trois fois la taille de ceux que je portais avant que tu ne te loges dans mon ventre. Seigneur, Romie, je ne croyais pas que tu irais jusqu'à faire apparaître d'énormes veines bleues sur mon ventre rond ! Ton père m'a quitté quand il a réalisé qu'il pouvait simplement disparaître et exceller dans l'art de ne pas être ton père, justement. J'aurais pu me débarrasser de toi à ce moment, et je t'avoue que j'y ai pensé. J'ai voulu que tu sortes de ma vie à de nombreuses reprises, mais je n'étais pas cruelle au point qu'on t'arrache de mon ventre. Avec tout ce que je te dis, tu croiras sûrement que tu as été ma plus grande source de malheur et que tu as gâché ma vie en entier. Tu as tord Romie. S'il le fallait, je donnerais ma vie pour que tu sois heureuse, mon bébé. Tu as changé ma vie et non seulement tu l'as changé, mais tu y as donné un sens. Je déteste changer tes couches et découvrir et que tu m'y as laissé un joli cadeau. Je déteste que tu me régurgites ton lait sur l'épaule. Mais chaque fois que je vois cette étincelle dans tes yeux, chaque fois que j'admire ton sourire espiègle ou que j'entends ton rire résonner dans mes oreilles, tu me rends plus heureuse que tu ne peux le croire. Je t'aime d'une façon que je suis incapable de décrire. Je t'aime mon bébé, c'est tout.

Adalyn posa son stylo et plia la feuille de papier de façon à pouvoir la mettre dans une belle enveloppe. Si un jour elle venait à mourir, si un jour Romie venait à perdre sa mère, Addie voulait qu'il lui reste un souvenir et surtout, une bonne dose d'amour à l'état pur. Adalyn avait perdu sa mère lorsqu'elle avait atteint ses dix ans et rien ni personne n'avait pu lui rappeler à quel point sa mère l'aimait. Elle ne voulait pas que son bébé ressente ce qui l'avait déchiré à l'époque. « Addie, il y a un client ! » L'interpellée releva la tête et poussa sa chaise afin de se lever. « J'arrive ! » La jeune femme se rendit jusqu'à l'avant de sa boutique et constata qu'effectivement, un client était posté juste devant la vitrine où étaient exposées la plupart des variétés de fleurs offertes en magasin. Il était grand, avait le dos large et les cheveux d'un blond cendré, presque châtain. Adalyn s'avança vers lui sans un bruit et l'imita en se postant à côté de lui, face à la vitrine. « Un coup de main ? » L'homme releva la tête et observa son interlocutrice. Lentement, ses lèvres se fendirent en un léger sourire. Addie le lui rendit. « Volontiers. Ma soeur va se marier bientôt et j'aimerais lui offrir des fleurs. » « Alors prenez des roses. Des roses jaunes. Elles sont magnifiques cette année. » Il pencha la tête sur le côté, amusé par l'entrain d'Adalyn. Il hocha la tête en signe d'approbation et Adalyn se rendit dans la vitrine à l'avant du magasin pour prendre douze roses jaunes. Elle prit la peine de choisir les plus belles. Silencieux, l'homme la regarda préparer les fleurs et les envelopper dans un joli papier à pois blancs. Elle passa un ruban orangé autour des tiges. « Si elle n'aime pas, je m'engage à les remplacer. Mais elle aimera. Tout le monde aime mes bouquets. » Il rit. Il avait un adorable rire et à vrai dire, tout chez lui lui semblait attirant. « Vous semblez modeste, mademoiselle. » Adalyn lui renvoya un joli et grand sourire tout en riant. « J'ai juste beaucoup d'assurance. » « Vous êtes donc Adalyn, je suppose ? » « Bingo. » « Brane. Quelle est votre fleur favorite, Adalyn ? » Elle sembla hésiter. « C'est difficile à dire. Je les aime toutes. Toutefois, j'ai un faible pour celle que vous allez justement offrir à votre soeur. » Un sourire espiègle sur les lèvres, Brane sortit une seule rose du bouquet qu'il tenait. Il la tendit à Adalyn et cette dernière baissa la tête en ricanant. Elle prit la rose dans sa main et la porta jusqu'à son nez pour sentir son parfum délicat. « Je vous remercie, Brane. » « Vous pourriez me remercier devant une coupe de vin. » La jeune femme allait accepter quand elle pensa à Romie. Romie, sa Romie...Étant maman, la belle ne pouvait plus laisser n'importe quel homme entrer et sortir ainsi de sa vie. Poliment, elle refusa l'invitation qu'elle aurait facilement accepté un an plus tôt. Visiblement déçu, il quitta le commerce après avoir payer le bouquet de roses. Le soir venu, Adalyn rentra chez elle et trouva du réconfort auprès de sa fille qui s'endormit dans ses bras après que sa mère lui eut raconté sa journée, comme elle le faisait toujours.

Quand Adalyn entra dans la boutique, chargée comme un âne, le lendemain, Brane était à la caisse avec une des employées de la belle. Il avait une rose jaune à la main. Il se retourna et sourit en voyant Adalyn. « Hier, en rentrant tristement chez moi, je me suis dit que vous n'alliez pas refuser si je revenais chaque jour. » Adalyn arqua un sourcil et lui, visiblement amusé, lui tendit à nouveau une rose. L'employée ricanait derrière le comptoir pendant que la jeune femme saisissait la rose, perplexe. À nouveau, elle refusa l'invitation et Brane quitta la boutique en haussant les épaules. Il ne s'avoua pas vaincu puisqu'il revint le lendemain, puis le surlendemain, etc. Chaque fois, il lui offrit une rose jaune. Après une semaine, gênée à mort par ce cirque, Adalyn accepta un seul rendez-vous. Un seul. Il l'emmena se balader sur une route qui bordait un magnifique fleuve et lui raconta à peu près tout sur lui. Il venait de s'installer à Bristol pourse rapprocher de sa famille et pour se lancer en tant qu'architecte dans la région. Lui aussi avait sa propre entreprise. À son tour, elle lui parla d'elle. Toutefois, elle ne mentionna pas l'existence de Romie. À la fois de la soirée, elle lui accorda le droit de la raccompagner jusque chez elle. Il complimenta sa maison qu'elle avait fait bâtir quelques années plus tôt. Il s'arrêtèrent devant la porte et il sourit, amusé. « Ne faites pas cette tête, Adalyn. Je ne vais pas vous embrasser ce soir. Peut-être samedi, par contre. Je vous attendrai dans ce petit restaurant dont je vous ai parlé tout à l'heure. Ne soyez pas cruelle et venez, ne me laissez pas manger seul. » Il ne lui laissa pas le temps de rétorquer quoi que ce soit pendant qu'il clouait un baiser sur chacune de ses joues roses. Il lui souhaita bonne nuit et partit, les mains enfoncées dans ses poches.

Depuis, ils se voient presque tous les jours. Elle est incapable de lui refuser un rendez-vous. Leur séduction dure depuis plus de deux mois à présent et Adalyn ne lui a toujours pas avoué l'existence de son enfant. Elle ne l'a pas non plus laissé l'embrasser. Pas qu'elle ne veut pas, mais elle n'a pas envi qu'ils regrettent lorsque Brane apprendra qu'une petite Romie existe. Adalyn le laisse cuisiner pour elle. Elle le laissa lui prendre la main lorsqu'ils marchent ensemble dans la rue. Elle se laisse parfois câliner. La jeune maman projette de lui présenter sa fille dans les jours qui suivent et jamais elle n'a été autant effrayée de perdre quelqu'un.